Un nouveau réseau de distribution
Fruit de notre alliance avec le groupe Beretta, nous sommes heureux d’officialiser notre nouveau réseau de distribution mondial avec les 14 principales filliales étrangères
Choisir une arme gravée à la main, c’est faire le choix d’une arme unique en son genre, empreinte d’un savoir-faire artisanal des plus nobles et raffinés. En donnant la parole à nos artistes graveurs, Myriam Granger et Rocco Capèce, nous avons tenu à vous en apprendre davantage sur cet art, qui représente bien plus qu’une simple forme d’ornementation.
Si aujourd’hui les armes gravées sont considérées comme des objets d’art à part entière, cela ne fut pas toujours le cas. Au début du XXème siècle, cette forme de personnalisation de l’arme opposait armuriers et artistes. Les premiers voyaient dans leur produit un objet fini dont les matériaux, les lignes et courbures suffisaient à souligner la qualité et l’esthétique. Ajouter des motifs gravés sur un tel objet revenait à en dégrader l’aspect déjà optimal, là où les artistes voyaient une forme de sublimation.
Ainsi, longtemps les bascules des armes de chasse étaient décorées d’un jaspage simple et maîtrisé. Mais cet effet et ses nuances bleutées apportées par une opération de trempe bien spéciale a peu à peu laissé place à un effet argent vieilli qui permettait de faire ressortir encore davantage les subtilités et les contrastes des motifs gravés. Ce conflit d’égo qui opposa artistes et armuriers a mené à considérer la gravure comme un luxe inutile pendant de longues années avant le retour en force et la consécration de cet art.
Aujourd’hui considéré comme la norme, la gravure sur armes a connu un véritable essor qui s’est traduit par la montée d’artistes graveurs émérites tout au long du XXème siècle. La gravure a ainsi vu naître ses diverses écoles et influences à travers l’Europe (française, anglaise, italienne, belge…) ainsi que ses propres courants de tendance qui passent par des techniques, des outils et des motifs différents.
Le dessin constitue la première étape de toute opération de gravure. C’est à ce moment que le graveur laisse parler son imagination et son talent pour reproduire le motif souhaité par les clients ou imaginer un ornement inédit.
Le tracé du dessin est ensuite reproduit sur la pièce à graver qui a préalablement été préparée. Les retouches sont apportées pour obtenir un tracé le plus précis possible qui sera ensuite gravé au marteau et au burin puis mis en relief grâce à des techniques de gravure diverses en fonction de l’effet recherché.
Il existe plusieurs techniques de gravure parfois propres à une école en particulier et nécessitant des outils spécifiques. Parmi les principales techniques de gravure, on peut notamment citer :
Notez qu’il est également possible d’incruster des métaux précieux dans les motifs gravés pour faire ressortir certains détails ou une signature par exemple. Cette technique, appelée incrustation, consiste en une association par écrasement des métaux. Historiquement réalisées avec de l’or, de nouveaux courants esthétiques proposent désormais des incrustations d’autres matériaux comme le cuivre, l’argent ou encore l’émail pour apporter une touche de couleur.
Comment ne pas mentionner les différents motifs le plus souvent représentés lorsqu’on parle de gravure sur arme ? Les motifs principalement représentés sur les fusils et carabines de chasse gravés ont le plus souvent à voir avec ce loisir. Il est donc courant de voir représentées des scènes de chasse avec des animaux de nos forêts, plaines ou montagne, mais également de la savane ou de la jungle Africaine. Il n’est pas rare non plus de voir des chiens (épagneuls, setter…) fidèlement représentés sur la bascule des armes des chasseurs.
Les motifs végétaux comme les feuilles d’acanthe ou les bouquets floraux sont aussi caractéristiques de la gravure sur arme. L’école anglaise a même fait de ces petits ornements fleuris réalisés en taille-douce sa spécialité, appelée “fine-anglaise” ou “fond anglais”.
Comme les motifs gravés reflètent principalement la volonté des clients, les idées de motifs n’ont de limite que l’imagination des propriétaires. Il existe ainsi des motifs qui rivalisent de fantaisie ou des motifs plus personnels, comme des portraits de proches par exemple.
Myriam Granger
Depuis combien de temps exercez- vous ce métier et depuis quand travaillez-vous avec Chapuis Armes ?
« J’ai commencé mon métier de graveur en 1987. Mon mari était armurier et très grand passionné d’armes. Je me suis penchée sur sa passion d’un peu plus près, principalement sur le travail de gravure des armes et c’est finalement devenu une évidence pour moi. Je suis entrée au Conservatoire des Meilleurs Ouvriers de France à Saint-Etienne où j’ai suivi des cours de gravure, de dessin et de modelage avec un des Meilleurs Ouvriers de France, le graveur sur armes Christian Frécon, qui m’a transmis son savoir-faire et son amour du métier. »
Comment se passe le processus de gravure de la demande client jusqu’à la gravure finale ?
« Les clients peuvent choisir auprès de Chapuis Armes entre un motif sur catalogue ou un motif entièrement personnalisé et réalisé sur mesure. La demande de gravure personnalisée du client m’est transmise puis je procède au travail de gravure en m’appuyant sur des photos (un portrait d’une personne, d’un animal…). Pour finir, j’imagine un décor qui viendra entourer et sublimer le motif. Chaque graveur a son style et sa sensibilité artistique qui s’exprime à travers ces ornements. »
Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans votre travail de gravure ?
« Il existe 4 techniques principales de gravure sur arme : la taille douce, faite de traits très fins et doux, le fond creux, qui vise à mettre le sujet en relief, la ciselure qui consiste à réaliser un fond creux plus poussé avec un remodelage du sujet et enfin l’incrustation, d’or ou d’argent. Certaines techniques comme l’incrustation sont difficiles à maîtriser et nécessitent une grande expérience et un grand savoir-faire. C’est un métier qui exige beaucoup de dextérité et de patience. Par ailleurs, je dirai que la difficulté de notre métier réside avant tout dans le fait de parvenir à saisir et retranscrire les subtilités du motif demandé sans connaître le client. Mais cela fait partie de notre mission. »
Quelle a été la commande la plus insolite que vous ayez réalisée ?
« J’ai eu de nombreuses demandes diverses de gravures sur arme sur-mesure, notamment des portraits mais la demande la plus insolite de ma carrière de graveur sur arme ne concernait pas un fusil de chasse mais une des deux épée qui ont été remises aux présidents pendant la rencontre entre Bill Clinton et François Mitterrand lors du cinquantenaire du débarquement allié en 1994. C’est une demande qui ne se présente qu’une fois dans une vie ! »
Avez-vous une spécialisation particulière (dans une technique, un type de motif, un type d’arme) ?
« Je n’ai pas vraiment de spécialisation mais j’ai une affinité toute particulière pour la technique de la taille-douce. J’aime aussi beaucoup le rendu du fond-creux mais la technique est plus rude et agressive pour les doigts. La taille-douce est une technique que j’affectionne beaucoup car c’est une technique de gravure qui se veut très subtile, qui donne un motif léger et qui nous permet de mieux apprécier la progression du dessin. »
Quel aspect préférez-vous dans votre métier de graveur sur arme ?
« L’aspect le plus satisfaisant dans mon métier, c’est de rendre un objet unique avec la gravure. Les armes sont des objets que j’ai appris à aimer et que j’ai plaisir à sublimer grâce à cet art. J’ai aussi eu l’occasion de donner des cours pendant 15 ans et je dois dire que j’ai adoré former et transmettre mon savoir-faire pour le faire perdurer. Nous ne sommes qu’une poignée à exercer ce métier en France.
J’arrive bientôt au terme de ma carrière de graveur sur arme et je ne regrette pas mon choix de départ et mon orientation vers cette voie. J’adore ce que je fais et travailler dans ces conditions est un plaisir ! »
Rocco Capèce
Depuis combien de temps exercez- vous ce métier et depuis quand travaillez-vous avec ROLS Artisan ?
« J’ai commencé mon métier de graveur en 1971. Ma mère travaillait à la Fabrique Nationale (FN Herstal, célèbre armurerie belge), elle me répétait souvent que le métier de graveur sur arme était un magnifique métier, c’est ce qui m’a donné envie de me lancer dans ce métier ! J’ai appris le métier à l’école d’armurerie de Liège et je réalise des gravures pour les clients de Chapuis Armes depuis 1985 environ. »
Comment se passe le processus de gravure de la demande client jusqu’à la gravure finale ?
« La réalisation finale dépend beaucoup du budget du client. On commence par voir ce qu’il est possible de faire avec le budget annoncé, puis on imagine un motif et on choisit un style en fonction des envies du client. Si le client est amateur de gravure anglaise par exemple, on part sur un motif de bouquet typique de l’école anglaise pour orner son arme. »
Quelles sont les principales difficultés rencontrées dans cet art ?
« Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les lettrages sont pour moi ce qui est le plus difficile, surtout quand il s’agit d’incrustation en or. On n’a pas le droit à l’erreur car si le lettrage comporte un défaut de réalisation, on le remarque directement. »
Quelle a été la commande la plus insolite que vous ayez réalisée ?
« Je crois que les demandes les plus insolites que j’ai eu à réaliser dans ma carrière de graveur sont les portraits de femmes nues ! »
Avez-vous une spécialisation particulière (dans une technique, un type de motif, un type d’arme) ?
« En tant que graveur, je peux graver tout type de motifs mais je suis cependant spécialisé dans les incrustations d’or. »
Qu’est-ce que vous préférez dans le fait de graver une arme ?
« Ce qui me plait le plus dans ce métier, ce sont les sujets. J’aime beaucoup représenter des scènes de chasse et les animaux, les graver, les reproduire dans leur biotope le plus fidèlement possible. Représenter des animaux dans un environnement naturel qui n’est pas réaliste est d’ailleurs une erreur que l’on fait souvent en tant que jeune graveur. Par exemple, si je dois représenter un gibier pour l’arme d’un client américain, je prends soin de graver si possible une espèce américaine entourée d’arbres que l’on trouve dans son habitat naturel. Je ne suis pas chasseur mais à force de côtoyer des chasseurs, ce sont des réflexes que j’ai acquis et aujourd’hui c’est un des aspects de mon métier qui me plait le plus. »
Incisioni Dassa
Entreprise familiale historique située dans la vallée du Val Trompia berceau de l’armurerie Italienne, l’atelier débuta son activité en 1945. Incisioni Dassa fait désormais partie des plus prestigieuses signatures de gravure au monde
Leurs créations s’expriment principalement sur des armes de Chasse mais pas seulement puisque leur gamme d’articles gravés varie des montres aux couteaux de collection.
L’expérience acquise par Mauro et son frère Sergio qui conduisent avec brio l’Atelier de gravure depuis près de 15 ans, leur ont permis d’atteindre un très haut niveau d’excellence dans différentes techniques de gravure au burin, pointe sèche, incrustation de métaux précieux ou émaux colorés.
Nous sommes très fiers de notre collaboration avec l’Atelier Incisioni Dassa qui depuis plus de 25 ans contribue à embellir notre gamme « Grand Luxe » en proposant sur chacune de leur réalisation des gravures à couper le souffle.
David Franco
Dernier graveur à avoir rejoint l’équipe, David Franco se concentre essentiellement sur notre gamme « Artisan ». Son savoir-faire et sa maitrise technique acquise aux fils des ans, lui permettent de sublimer les scènes de chasse en personnalisant et en adaptant les gravures de notre Catalogue aux souhaits de chacun de nos clients.
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